lundi 22 juin 2015

Les effeuillages du soir • 13

Alors, sa main retomba.
Dans le bruit mou du matelas, la réalité reparaissait.
Blanche. Ivoire, plutôt.
Crèmeuse et épaisse.
Pas le fluide et lumineux de l'orgasme.
Le plafond était sale.
La vie était sale.
Le désir s'effaçait. 
Le plaisir s'amenuisait.
L'orgasme devenait glissant.
Le cahot reprenait sur la passion.
Elle retrouvait la fange de la normalité.
Ses doigts humides, leur odeur sauvage : là était la vraie vie.


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mardi 26 mai 2015

Pulpe • 2

Hé mais ! Je veux lire l'intro !

Sous l'auvent, le soir se termine doucement. Le repas était léger et le vin me fait un effet fou. Je sens bien sa chaleur monter, et pas seulement aux joues.
Éric nous ressert un verre de rosée. Il s'adosse confortablement au fond de la chaise en me faisant un sourire. Petit malin...
La conversation reste pourtant anodine. De notre relation avec Sarah, de nos aspirations...
Et puis le vent se lève. Dur, froid. Tout d'un coup c'est la furie, les gouttes s'écrasent dans nos assiettes... Nous nous précipitons pour rentrez la vaisselle dans le salon en rigolant.
  — Bien ! dis-je en refermant la porte-fenêtre et en m'appuyant sur la vitre.
Côte à côte, nous observons l'état de la terrasse :
  — Il n'y a pas à dire, la nature nous joue parfois de drôle de tour, dit Éric.
Je frissonne. Une goutte dégouline d'une mèche de cheveux à mon épaule. Ma robe me colle à la peau dévoilant avec audace mes seins pointus. Il se tourne vers moi et attrape ma nuque.
  — Il me semble qu'il est dans mon devoir de te réchauffer, dit-il.
Il me tire contre son torse. Ma poitrine s'écrase contre lui. 
Bien que je sois un peu prise au dépourvu, une agréable sensation m'envahit. C'est doux et chaud. Il me caresse doucement le dos d'une main néanmoins ferme et assurée. Si proche, je ne peux plus ignorer son érection. J'ai un léger vertige. Je suis partagée entre un désir bestial et la crainte de commettre une erreur monumentale. Pourtant je ne le repousse pas.
  — J'aime ton odeur, me chuchote-t-il.
Sa main continue ses caresses, glissant de plus en plus bas sur mes reins, remontant doucement le tissus trempé. Il me mord l'épaule et je sursaute, me calant un peu plus dans ses bras quand sa main passe sous l'élastique de ma culotte pour empoigner ma fesse toute fraîche. Sa bouche trouve la mienne et la brulure dans mon ventre me fait comprendre tout mon désir qu'il me prenne là, tout de suite.
Le tonnerre gronde. Sa main s'engouffre entre mes cuisses.
  — Mmh, tu es si chaude, là, murmure-t-il.
Il enfonce un doigt dans mon miel et j'en ai le souffle coupé. Éric me porte jusqu'au canapé.
Je me débarrasse de ma robe devenue trop génante. Il s'agenouille entre mes jambes, m'observe un instant puis enlève son t-shirt avant de baiser mon ventre. Ses mains suivent mes hanches avant d'agripper mes seins. Je me cambre sous ses morsures autour de mon nombril. Je place mes mains dans ses cheveux blonds. Un éclair cisaille la nuit. Nos corps se zèbrent un instant. Sa bouche se plaque contre mon sexe. De ses mains il soulève mes fesses pour enfoncer sa langue au fond de moi.
  — Mon dieu Éric, je m'écrie.
Il lève un regard vers moi en continuant son exploration humide. Je me délecte, la chatte entreprise par sa langue et ses doigts, je le vois prendre sa queue et se branler d'une main. Il me soulève une cuisse et rapproche sa queue toute gonflée près de mon ventre qu'il continue d'agiter. Je la vois si rouge...
  — Caresse-toi m'ordonne-t-il. Et je glisse ma main à mon con brûlant. En cadence, nous nous paluchons. Il me regarde en haletant tandis que mon plaisir monte indéniablement sous mes doigts juqu'à ce que je ne puisse plus tenir et agonise les jambes enroulées sur sa taille.
Alors son sperme me macule le ventre et les seins. Je sens son jus couler sur ma hanche avant qu'il ne s'écroule la tête au creux de mon cou.
Le temps s'arrête. Nos deux souffles dans la pièce silencieuse. Et la pluie douce en petit clapotis nous endort simplement.

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jeudi 21 mai 2015

Pulpe • 1

Cela faisait déjà quelques jours que nous vivotions dans cette étrange taudis.
Les nuits étaient chaudes et les jours moites. Sarah m'avait invitée à partager sa maison de vacances un peu par hasard, et finalement, je ne sais trop pour quelle raison, j'avais accepté.

Je me laissais porter par l'ambiance bohème, la plupart du temps en observant son petit manège avec ses amis d'enfance Nicolas et Éric avec lesquels elles semblaient plus proche qu'elle n'avait voulu me le dire.
Allongée sur un monticule de coussins, j'en profitais pour peaufiner un texte dont j'avais un peu de mal à accoucher. Leur relation me laissait imaginer tout un tas de scénarii rocambolesques et d'autre plus... hm.
Je rougis en raturant une phrase. Tsss, me dis-je, que d'idées absurdes !

Sarah avait déjà publié une de ses nouvelles et devait participer à une lecture de quelques pages de son livre le soir suivant dans un café du centre-ville. J'avoue que j'étais assez impressionnée par sa volonté de se faire connaître, alors que j'aspirais plutôt à un tranquille anonymat. Je voulais néanmoins en profiter pour lui faire lire mon "œuvre colossale" d'une dizaine de pages. 10 pages, ridicule.

Tandis que j'étais plonger le nez sur ma feuille, Éric s'approcha.
  — Alors ? ça avance ? dit-il en s'asseyant à mes côtés.
  — Je ne suis pas tellement sûre que le terme soit adéquat, lui répondis-je avec un petit sourire.
  — montre-moi.
Je lui tends donc mes feuilles en me demandant ce qu'il allait penser de mes élucubrations érotiques. Mais, après tout, un deuxième avis est toujours le bienvenu.
Pendant qu'il se plonge dans mon blabla, je mâchonne nerveusement mon stylo. De l'autre côté de la piscine, Sarah est visiblement passé à une étape plus intime avec son Nicolas. Il va donc falloir que je me prépare à un tête à tête avec Éric ce soir.
  — ça m'a l'air plutôt prometteur, finit-il par commenter avec un clin d'œil.
J'ai un moment de doute. Parle-t-il de mon texte et de ce qui se passe entre Sarah et Nicolas ?
  — j'aime beaucoup cette scène, là. 
Il me désigne une paragraphe. Torride. Bien sûr.
  — je trouve d'ailleurs que le personnage me ressemble un peu, non ? tu t'es inspiré de moi ? Ajoute-t-il avec un grand sourire.
  — Euh, ouiiiiiii, non non en fait pas du tout ! dis-je en rougissant.
Zut ! J'en étais sûre. Je suis prise à mon piège, et je vais devoir passer ma soirée seule avec lui...
ça promet effectivement...

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dimanche 12 avril 2015

Lecture intime • 1


Voici un texte de 2014 auquel l'image m'a fait penser.
J'ai décidé de vous faire cette la lecture de la première partie...
(Pour lire le texte complet, suivez le lien en bas de billets) 

 •••



Le froissement des particule d'air derrière moi me met en alerte.
Le reflet dans la vitre me rassure. Le matin est encore frais.
J'observe la lente renaissance de la nature sous les rayons timides.
Un printemps un brin en avance.
Ma tasse dessine des volutes de chaleur, caressant mon visage de ses vapeurs.
Ton souffle se cale au creux de mon oreille. Un petit baiser sur mon lobe. Soupir.
Tu m'enlace de ta main gauche, moulant ma poitrine dans le tissu soyeux.
Ta main droite suit la courbe de ma hanche.
Ton étreinte se ressert, plaquant mon dos contre ton torse chaud.
Les minutes suivantes sont faites de silence.
La tension glisse. Les respiration sont plus présentes.
De l'index, tu soulève le bord de ma nuisette et cours le long du plis de ma cuisse.
Un frisson. Je ferme les yeux. J'ondule.
Tu attrape un sein, flatte sa pointe érigée, croque ma nuque alors que je gémis d'aise.
Ma tasse se pose...


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jeudi 2 avril 2015

Les effeuillages du soir • 12

« Est-ce le poison grandissant dans mes veines ?
Est-ce la sève d'une vie ?»
Les yeux fermés, se demandait-elle.
Des mains sur son ventre la pressait. Les siennes sur la balustrade sentaient le froid engourdi, retenu.
Le petit vent soulevait les pans de sa jupe entre ses cuisses, léchant sa chair fine. Là où tout devait finir. Ou pas.
Entre les vibrations de son silence intérieur, une voix. Un orage ?
Des temps en staccato.
N'était-ce pas les mains qui lui parlaient ?
Celles qui glissaient sous son pull, sur ses seins, sur ses hanches.
Était-ce seulement le vent ?
La morsure du froid sur sa nuque.
Ou des dents.
Elle écartait maintenant les cuisses.
Par automatisme peut être ou par envie.
Sûrement.
Elle sentait les filets de bave entre ses lèvres. Claquantes.
Bruissantes quand le doigts s'y lovait, gigotant à peine...
L'électrique plaisir lui fit ouvrir les yeux.
Regardant le gouffre devant elle, elle l'aspira d'un cri rauque.
La queue dardait son cul et le doigt préparait sa venue.
Toute fendue qu'elle était, elle releva sa jupe.
Penchée pour l'accord finale,
La chaleur,
L'innondation.

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lundi 23 mars 2015

Firmament de peau

Alors que ta peau chantonne sous mes mains
Et que sous mes cuisses ton cœur s'anime,
Ta bouche sur mon cul se perd en abîme
Ta bouche sur mon con creuse mes reins...

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